samedi 27 mai 2017

(Event) Marché de l'Histoire de Compiègne Avril 2017

On m'a demandé récemment comment se passe les festivals et autres évènements où j'expose. C'est vrai qu'on se dit "Pfiou, c'est deux jours bien chargés !". En réalité, pour deux jours d'exposition, c'est 5 jours au total de préparation.


J-2 : La préparation : Cette année, je donnais un coup de balais géant dans l'atelier, et j'ai vendu pas mal de tissus et de mercerie. Il a fallu tout mesurer, étiqueter, empaqueter. J'ai été aidé par Perrine qui a eu la gentillesse de venir me donner un coup de main pour préparer tout cela <3 Mille mercis à elle !


J-1 : En plus de tout ce qui a à vendre, il faut réunir les paravents, les mannequins, choisir les robes qui seront exposée/portées, le kakemono, les tables... D'ailleurs j'avais oublié qu'une de mes tables était cassée... C'est Steeve, le mari de Jane (Jane's Wardrobe) qui a été mon sauveur sur ce coup là ! Heureusement Clothilde était là pour m'aider à charger le Dokker (et oui, le Kangoo a été vendu...)


Après un peu de route, sur place, c'est l'installation, et cette année j'ai été étonnamment rapide, en 2h, c'était fait ! J'ai battu mon record (3h30). Je fais souvent en sorte d'arriver tôt pour rentrer la voiture au plus proche de mon emplacement.
Je n'avais pas fini de monter le stand que les amis exposants ont d'ores et déjà commencé à le dévaliser ^^ Et on referme ensuite le stand pour la nuit :)

Et hop, plus qu'à tout vider

2h plus tard

Pris en flagrant délit :3

 Jour J : Pas de photo à l'hotel cette année, la chambre était vraiment trop petite. Sachez qu'il y a une sombre anecdote de trousse de maquillage qui est passée par la fenêtre et qu'il a fallu que j'aille la chercher en chemise XVIIIe en passant par la dite fenêtre...



Robe à tassel pour Clémentine et Renaissance Florentine pour moi pour le samedi

Samedi soir, on a repris des forces avec les copains des équipes d'Artéïde, Les Cuirs de Belfeuil, Mlle de Nevers et Terra Nostra :) 

J+1 : Souvent la journée la plus difficile en terme de fatigue. Il faut rouvrir le stand, tenter de ménager la voix qui fatigue, et tenir jusqu'au soir. Et même cela une fois fait, une fois le public public parti, on a le démontage. La chance que j'ai eu, c'est que j'ai bien vendu mes stocks, moins de chose à ranger donc :)
 
Coiffure de Clémentine directement sur le stand, pour gagner une demi heure de sommeil en plus le matin :)

Le moment le plus dur, il y en a partout, on ne sait plus où donner de la tête.
J+2 : J'ai parlé de 5 jours. Et oui parce qu'après le retour le dimanche soir, il y a le rangement le lundi. On tente aussi de récupérer du week-end, mais on est souvent en état de larve ^^
J'en profite pour remercier les deux dernières personnes, mais le plus importantes : Clé et Valentin, assistants de choc très souvent présents sur mes expos. Sans eux, je ne tiendrais jamais les deux jours (faute de pause et de ravitaillement ^^) mais aussi pour me remotiver dans les moments de fatigue !

Les Moufmoufs du stand :)


mercredi 22 février 2017

Robe de bal 1850 moderne : Fluffyyyyy !

Pour commencer cet article, je dois vous prévenir :
Fluffy est un mot qui va revenir très souvent ! ^^
J'ai déjà fait de nombreuses crinolines (c'est surement la silhouette que j'ai le plus réalisée !) la plus part du temps les plus histo-compatibles.
Mais depuis 3 ans, je fais de la danse historique XIXe siècle (avec l'association Carnet de Bals) et si certaines danses sont reconstituées le plus fidèlement possible (comme l'éternel quadrille français), on prend certaines libertés pour des danses plus spectaculaires et envolées.

Charles Vernier (1813-1892), Valse au Bal Mabille, avenue Montaigne, lithographie.

Il y avait déjà à l'époque de jeunes couples, qui pour se faire remarquer lors des bals, créaient des enchainement spectaculaires et des portés, cela restait exceptionnel.
Aujourd'hui, on fait des valses et des polkas endiablés sur lesquelles on enchaine pastourelle (le cavalier lève un bras sous lequel laa dame tourne sur elle-même) et portés.

Et là... ça bloque. Car pour la plus part des danses qu'on exécute, nous portons des robes à crinolines à l'encolure très basse, qui descend sur la pointe de l'épaule voir le haut du bras pour certaines. Et la partie des manches ne doit surtout pas "pendre" sur les bras mais être bien droite. Ce qui fait qu'on ne peut pas lever le bras plus haut que la hauteur de l'épaule. C'est parfois très embêtant pour effectuer certains mouvement. Pour les danses "classiques, c'est bien sur possible, mais si on veut s'amuser un peu...

La photo n'est pas flatteuse, mais elle montre exactement le soucis : je suis obligée de me désaxée totalement les épaules (et le reste du buste...) pour réussir à lever le bras sans craquer la manche

Que faire alors pour libérer nos épaules sans tomber dans le "déguisement" et ses grosses manches ballons ? Et bien c'est Olivia, championne de France de la discipline quoi m'a convaincu de passer du côté obscur de la F... manche : l'élastique !
Mais attention, je ne voulais surtout pas une énorme manche ballon élastique ou quelque chose de trop visible, ni que ça retombe sur les bras. J'ai donc conservé exactement le même patron historique dont j'ai allongé la bretelle.
J'ai réalisé les mêmes finitions que pour un corsage historique (passepoil rabattu à la main sur l'encolure, manche emboîtée). J'ai ensuite posé un élastique à la main au point de chausson sur l'intérieur de la bretelle (technique typique de spectacle) et le tour était joué.
La bretelle fronçouille joliment  et conserve la silhouette de l'époque, avec cette ligne légèrement en V qui traverse le buste d'une épaule à l'autre.



Ce n'est pas le seul ajustement que j'ai fait à cette robe (dont la déco est très libre d'ailleurs par rapport aux modèles historiques). Je voulais une robe plus... fluffoyante et qui virevolte plus.
Historiquement, l'ampleur de ces robes est en moyenne de 4m, je suis montée à 5m pour celle ci. L'occasion de tester de grands plis creux superposés et non de simples plis plats, ce qui a renforcé l'effet fluffly.
Détails des plis en cours de réalisation
PitiChat a adoré tester la fluffyance
Et pour toujours plus de volume et de légèreté, pas dessus ma crinoline classique (l'elliptique déjà réalisée pour la précédente robe) je porte un énorme tutu de tulle (utilisé pour les mini crino de carnaval, je vous en ferai un article) plus un jupon de tulle de 5m pour "lisser" le tout.
Moins lourd que le coton, pas vraiment historique, mais en mouvement, faut reconnaître que ça fait fait son effet :)

Photo : Alain Warnier de CAW Photos :)
La tête des manches fronçouille délicatement 
Photo : Alain Warnier de CAW Photos :)
Je vous avais dit, c'est Fluffy ! 


Photo : Alain Warnier de CAW Photos :)

Photo : Alain Warnier de CAW Photos :)






Et pour terminer, la valse du papillon de Olivia Wely et Jean-Guillaume Bart, pour les Championnats de France 2015. Pour vous dire à quel point les manches élastiques sont utiles dans ce cas !!

 

lundi 21 novembre 2016

[Astuce] Comment blanchir de vieilles dentelles ou de vieux vêtements ?

 En m'attaquant à la réalisation de costumes du début du XXe siècle, j'ai commencé à récupérer à droite à gauche de vieilles dentelles. Mais forcément, ces petites choses ayant grosso modo un siècle, elles ont jaunies...



Certaines vieilles dentelles viennent de chez Fanny de Temps d'elégance et j'ai trouvé les autres dans une valise oubliée dans une cave depuis plusieurs décennies.
 Evidemment, un bon lavage au savon de Marseille permet déjà des les dépoussiérer et de leur faire leur odeur de "vieilles choses". Cela dit ce n'est pas forcément suffisant.
On connait la technique de la Javel ou de l'Eau Ecarlate mais je trouve ces composés chimiques très agressifs pour du textile, et encore plus pour des anciens.
Finalement, ce qui marche le mieux, ce sont les recettes de Grand-mère : le Percarbonate de Sodium ! 
On le trouve également sous le nom de perohydrate de carbonate de sodium, percarbonate de soude, carbonate de sodium peroxyhydraté ou eau oxygénée solide.

Il existe bien sur d'autres marques,  que je n'ai pas eu l'occasion de tester. En tous cas je suis contente de ceux-là.
L'avantage de ce produit, c'est qu'il n'est agressif, assez respectueux de l'environnement et pas cher du tout ! Pour 4/5L d'eau, j'ai utilisé 1 à 2 c. à s. de percarbonate de sodium. Inutile de mettre trop de savon non plus.

1ère étape : faire bouillir une quantité d'eau et une fois retirer du feu, y dissoudre le savon de Marseille et le percarbonate.
Laissez refroidir jusqu'à atteindre la température souhaitée (tout dépend votre textile, ici j'ai choisi 70°)
Ca mousse beaucoup, pas d'inquiétude :)
On y ajoute les dentelles et on les immerge complètement. Pour que le percarbonate agisse, il faut bien le laisser  reposer. Ici je l'ai laissé 5 à 6h, mais on peut même laisser une nuit entière.

Au bout de 6h, plus de mousse.
En refroidissant, le savon a pu se solidifier si vous en avez mis beaucoup, la texture peut être légèrement gélatineuse ^^
Après séchage et repassage, les voilà, certaines déjà réutilisées !

J'ai également utilisé ce procédé sur une blouse 1910 et cette ombrelle début XXe. Ca leur a donné une nouvelle jeunesse !

mercredi 24 août 2016

1560, la robe de velours de la Renaissance Française


Avant toute chose, je m'excuse pour autant d'absence sur ce blog... C'est généralement bon signe, ça veut dire que je n'ai pas le temps de le rédiger et en l'occurrence, j'ai eu énormément de projet ce Printemps et Eté !  
Milles excuses aux visiteurs anglophones, je n'ai absolument plus le temps de traduire :'( 
So sorry for english-speaking visitors, I have definitely no time for translate. I hope some friend can help me in the futur ! 

Photo : Cyril Sonigo

Aujourd'hui je reviens sur la robe Renaissance 1560 française que j'ai réalisé il y a maintenant 2 ans. 
C'était un de mes gros projets de cette année là car je n'avais jamais encore abordé cette période et c'était faire un grand saut dans le XVIe siècle !
Avant de commencer la réalisation, j'ai énormément lu, chercher, fouiller... Mes principales pistes furent le Janet Arnold qui décrit avec une multitude de détails la robe de funérailles d'Eléanor de Tolède. Cela donc une très bonne vue de la manière de réaliser les robes à cette épode (doublure, triplure, assemblage, renfort, etc). J'ai également acheté le "Queen's Elizabeth Wardrobe Unlock'd". 



Avant d'attaquer quoi que ce soit de la robe, il faut d'abord commencer par les structures. Le corps piqué est celui du Corsets and Crinolines de Norah Waugh (mais qu'on retrouve également d'en d'autres livres) mais j'ai utilisé une théorie de tracé aux mesures et non un agrandissement du patron existant. Je n'au eu aucune retouche à faire si ce n'est que légèrement basculé la bretelle vers l'extérieur.
Il a été réalisé en coutil et soie à la machine. Les baleines sont en acier pour le milieu devant et dos, le reste, c'est la fameuse synthetic whalebones en plastique. Vu la quantité, c'est amplement suffisant comme rigidité !


Toile d'essayage du corps piqué.

Corps fini, le buste conique est la silhouette typique de la période.
Le vertugadin vient de l'excellent "The Tudor Tailor" qui m'a fallu juste agrandir. Il est en satin de coton avec baleine en acier. Pour avoir le bon volume, il est recommandé de mettre également le petit vertugadin boudin (qui selon la période et le volume souhaité, la seule structure de jupe). Si je 'lai vu souvent positionné au dessus du vertugadin conique, je trouve que porté en dessous, il permet un meilleur tombé vers l'arrière.

Vertugadin XVIe - Farthingale 16th

J'ai ensuite réalisé le patron du corsage. Depuis que j'ai le livre "Creating Historical Clothing", je fais quasiment tous mes patrons moi-même ! Cette technique me permet d'avoir des patrons où il n'y a quasiment pas besoin de retouches ! (Ici, on a éventuellement légèrement remontée la ligne de taille).
Le sprints importants pour moi étant l'orientation des bretelles vers l'extérieur des épaule,s la ligen de décolleté arrondie et le laçage en spiral dans le dos. 
J'ai très longtemps cru qu'à cette période, 1560, il n'y avait pas de laçage dans le dos apparent ! (fermeture devant par épinglage, laçage ou agrafes...) Et bien si, le laçage spirale a bien co-existé avec les autres systèmes de fermetures, en tous cas sur la mode française et italienne.

"Back view of French woman from Habitus Nostrae Aetatis" de Enea Vico, c. 1556. Victoria and Albert Museum
Image du Queen Elizabeth's Wardrobe Unlock'd de Janet Arnold

Toile d'essayage du corsage, en le modelant en suivant  des visuels de tableaux.


Je n'ai malheureusement pas de photos en cours de réalisation car j'avais des délais très serré pour celle ci. La robe finale est donc composé de :
- Une guimpe d'organza de soie pour couvrir le décolleté
- Un jupon de satin de coton et brocard de soie
- La robe de velours de coton vert avec manches en brocard

Pour ce qui est de la robe en velours, toute la pose les galons et assemblages ont été réalisées à la main, le velours bouge beaucoup trop sous la machine et les griffes laissent des traces. Ambitieux projet pour une robe aussi lourde, mais qui donne un rendu qui me plait beaucoup.

Pour la réalisation des cottoires (ces rangs de perles parfois portés en sautoir autour du cou ou bien fixé sur la robe), je renvoie à l'excellent blog d'Angelot "Le Costume historique". Tout comme la ceinture en bijoux, c'est clairement quelque chose qui fait partie intégrante de cette mode. Sans, la robe parait fade et qu'il manque ce "petit quelque chose".

Et pour terminer, après plus de deux ans de retard, voilà les très belles photos de Cyril Sonigo avec Louise. Il a le don de créer des tableaux tout en douceur, et c'est exactement ce que je souhaitais pour ce shooting :) 

1560 renaissance dress



French renaissance dress 1560


1560 renaissance gown


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vendredi 22 avril 2016

1500, robe renaissance italienne inspirée de "The Borgias"

Après plusieurs jours de travail à droite à gauche, avec l'aide de deux de mes stagiaires, ma robe Renaissance Borgia est terminée :) Cela fait des semaines que j'avais hâte de la montrer !
 J'ai pu faire de magnifiques photos avec Cyril Sonigo et Lucile du blog Tribulons :) 
Dès qu'il fera un peu meilleur, j'espère que nous pourrons faire des photos en extérieur !

La robe est en une seule pièce, la partie jupe étant rattachée au corsage, et les manches par des lacets. Elle est portée sur une camica (chemise italienne très ample) en voile de coton/soie qui ressort au niveau de crevées. Pour le volume, j'ai utilisé un jupon de crin avec un jupon de coton bordeaux par dessus.
Une fois de plus, le tissu vient de chez Sartor, mon fournisseur préféré de brocard :3 Ce brocard est d'ailleurs une reconstitution d'un tissu existant du XVIe siècle. Les coloris s'harmonisaient parfaitement avec le taffetas et la soie reflète merveilleusement bien la lumière.

Photo : Cyril Sonigo





J'ai choisi de mettre la fermeture dans le dos, avec un laçage. J'avais d'autres pistes, notamment un laçage au niveau des coutures côtés, sous le bras ; on se rapproche des cottes des décennies précédentes. 
Mais ne souhaitant pas voir le laçage, j'ai réalisé un système de revers de tissu pour cacher les oeillets (et vu qu'on ne les voyait pas, je ne les ai pas brodé).